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Pratiques
Pratiques

ISSN: 0338-2389.

Les nouvelles instructions officielles qui, de 1996 à 2002, ont reconfiguré l’enseignement du français au collège, au lycée, et, pour finir, à l’école élémentaire, ont pris le parti de renforcer l’usage du mot langue et d’effacer ou de réduire celui de grammaire (au sens ancien de grammaire de phrase). La perspective adoptée, commune à tous les cycles d’enseignement, est double: c’est d’une part l’idée que le travail en langue n’a d’intérêt que s’il est relié aux discours, finalisé par eux, et c’est d’autre part l’idée que ce travail sur la langue repose sur une démarche construite d’observation. Cette réorientation – tout particulièrement sensible dans l’observation réfléchie de la langue du primaire en lieu et place de l’ancienne grammaire – a été dictée par des enjeux à la fois théoriques et pratiques. Les enjeux théoriques sont ceux qui ont par étapes introduit dans les programmes d’enseignement les problématiques de l’énonciation et des types de textes (aujourd’hui, formes de discours). Les enjeux pratiques se résument dans le principe de solidariser davantage (décloisonner) les sous-disciplines de la matière français (lecture, écriture, langue), pour simultanément finaliser les apprentissages, renforcer les activités et les savoir faire, relativiser les savoirs déclaratifs, abstraits et généraux, et s’appuyer sur des pratiques langagières effectives, y compris dans d’autres disciplines ; on privilégie désormais les buts et le medium de la communication (les intentions signifiantes et la restauration de l’oral), et l’on attend, par une sorte de raccourci rhétorique qu’on pourra estimer abusif, que le sens ainsi retrouvé des énoncés et des discours, via les situations – contre des artefacts formels ressentis comme abstraits et privés de sens –, contribue à redonner du sens aux activités consacrées à la langue des textes et des discours. Si l’on ne peut qu’adhérer aux principe général d’un tel recadrage, il est en revanche nettement plus difficile de se satisfaire de la cote mal taillée laissée à la « grammaire de phrase », recouverte en l’état (terminologie, procédures d’analyse, finalité orthographique) par la grammaire du discours, au nom du niveau englobant de cette dernière.

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